De sinople à trois gonfanons d'or, posés deux en chef, un en pointe. L'écu timbré d'un casque d'argent doublé de gueules, taré de trois-quarts au tortil d'or et lambrequins d'or et de sinople, au cimier de cinq plumes d'autruche, trois de sinople alternant avec deux d'or. Tenants, à dextre Vercingétorix la main senestre appuyée sur un morceau de bois et montrant du doigt à senestre son Excellence Révérendissime Monseigneur Boucheix, le tout au naturel, posé sur une terrasse de sinople figurant les volcans d'Auvergne. Au listel de parchemin chargé de la devise « FIDELITAS, FIDES AC FORTITUDO » (Loyauté, foi et courage) en lettres capitales de sable.
L'écu représente trois gonfanons auvergnats en forme de fourches renversées et symbolisent le travail de la terre comme valeur refuge. Le chiffre trois évoque la Sainte Trinité : le Père, le Fils et le Saint-Esprit, mais également les vertus théologales : la foi, l'espérance et la charité. La couleur verte signifie l'abondance et la liberté mais également les paysages verdoyants auvergnats. Pour le christianisme, le vert est une couleur emblématique de la vie nouvelle et de la pratique naturaliter christiana. Elle est également associée à la fertilité de la terre et à l'état de grâce. L'or signifie : richesse, force, foi, pureté, constance, mais rappelle également, dans la tradition verbale, leur installation dans les volcans à la recherche de métaux précieux.
Les supports traduisent leur imposant arbre généalogique auvergnat qui les font descendre mathématiquement de la famille princière de Vercingétorix « le premier des Français » qui unifia la Gaule contre l'envahisseur. Ce dernier tenant un morceau de bois à l'origine de leur nom latin Bosches « petit bois » qui est devenu en français, par l'ordonnance Villers-Cotterêts de 1539, Boscheix de la seigneurie de Reyvialles puis Bouscheix pour finir, vers l'an de grâce 1600, par Boucheix. Le Gaulois, au casque ailé, pointe du doigt les 2000 ans de culture celto-chrétienne qui séparent leur lignage. Des premiers chevaliers du royaume des Arvernes au chevalier de l'Empire, à leurs descendants chevaliers des ordres républicains ou membres ecclésiastiques représentés par sa Grandeur Monseigneur Boucheix, noblesse Pontificale titrée aux armoiries d'évêque. Leur blason est posé sur une terrasse représentant la chaîne des Puys, où leurs ancêtres se sont sédentarisés il y a 6000 ans à l’ouest de la Basse- Auvergne. On y voit une colline qui se dresse plus haute que les autres : le Puy-de-Dôme, menhir naturel, et montagne sacrée du royaume des Arvernes.
Il y a 2000 ans, les ancêtres des Boucheix de Reyvialles partent défricher des domaines inhospitaliers sur les hautes terres, le long de la Chaîne des Puys. Ces immenses propriétés agricoles comportaient à l’origine des milliers d’hectares inexploités : « La villa Bosches* ». Des montagnes et des vallées pour le gibier, agrémentées de forêts, d’étangs, de sources et de prairies, permettaient de vivre en totale autarcie.
Les invasions barbares commencent à la fin de l’Empire romain. L’insécurité qui règne à partir du Ve siècle transforme le domaine antique en château Boucheix, typique du Haut Moyen-âge. Généralement constitués d’une simple motte castrale entourée de palissades en bois et de fossés défensifs, ces entités historiques sont à l’origine des premiers domaines seigneuriaux.
A partir de l’an mille, période du Bas Moyen-âge, ladite propriété agricole deviendra une seigneurie rurale constituée de quelques bâtiments en pierre sans fortification. La famille éponyme n’était déjà plus propriétaire de sa terre lorsque les seigneurs de Beaufort du Boucheix offrirent aux Comtes d’Auvergne, en l’an de grâce 1219, la terre des seigneurs de Boucheix* pour la construction de la Chartreuse Port-Sainte-Marie. Le cœur de cet ancien domaine recouvre actuellement le village Le Boucheix sur la commune des Ancizes-Comps.
Un peu plus tôt, toujours en Basse Auvergne, c’est l’Abbaye du Boucheix**, Notre-Dame-de-Valluisant, nécropole des Comtes d’Auvergne, qui fut construite en l’an de grâce 1197 au lieu-dit Le Boucheix sur la commune d’Yronde-et-Buron. Ce monastère cistercien du XIIe siècle vécut sous la règle de Saint-Bernard. Les gisants, affiliés aux têtes couronnées d’Europe, et les abbés du Boucheix, firent la renommée de cette Abbaye royale.
Les ruines actuelles de La Chartreuse Port-Sainte-Marie sur les anciennes terres des seigneurs de Boucheix et l’Abbaye du Boucheix Notre-Dame-de-Valluisant au lieu- dit Le Boucheix seront détruites par les Révolutionnaires en 1791.
Une des dernières branches qui porte encore ce patronyme typiquement auvergnat est issue de la famille de Gilbert Boucheix de Reyvialles (Vers 1600 -Avant 1659) sur la commune de Saint-Pierre-Roche.
*Publication de l’Institut d’Etudes du Massif Central, 1980, Pierre Charbonnier : « Une autre France, la seigneurie rurale en Basse-Auvergne »
**Publication sur l’Histoire généalogique de la maison d’Auvergne - É. Baluze 1708
Dessins : Thierry de GUITTARD
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